"L’euro regagnera du terrain contre le dollar à moins que la croissance américaine accélère."
EUR/USD
- L’espoir d’une croissance plus vigoureuse après la victoire de M. Trump a entraîné une remontée du dollar, mais cette tendance s’est rapidement inversée et le potentiel de hausse est désormais très limité face à la plupart des devises du G10. La Fed devrait encore relever ses taux. Cela pourrait donner lieu à un (passager) rebond du dollar (le Congrès pourrait tarder à adopter des mesures pro-entreprises et les derniers chiffres suggèrent une croissance stable, sans accélération).
- L’EUR/USD pourrait alors s’apprécier grâce à un regain d’appétit pour le risque, à un pic de l’écart de rendements à 10 ans, à une possible réduction des achats d’actifs par la BCE et à la dissipation des risques politiques.
- Tandis que le dollar continuera de bénéficier d’une croissance robuste et de larges écarts de taux, l’euro devrait rebondir plus tard dans l’année, la BCE se montrant moins prudente. L’EUR/USD devrait traiter autour de 1,07 dans 6 mois et 1,10 dans un an.
GBP/USD
- Une économie résistante a contribué à stabiliser la livre. La devise est ainsi sous-évaluée de 15-20% face au dollar, en termes de parité de pouvoir d’achat.
- La hausse des prix importés pourrait successivement donner lieu à une augmentation de l’inflation, un tassement de la consommation et un ralentissement de la croissance. La Banque d’Angleterre est face à un dilemme.
- Des négociations âpres sur le Brexit pourraient bien affaiblir la devise et ainsi décourager les investissements directs étrangers nécessaires pour financer le déficit courant. Toutefois, un sterling affaibli aide à doper la compétitivité, limitant ainsi l’effet des incertitudes économiques.
- Avec des taux réels négatifs, un tassement de la croissance et une situation délicate pour la BoE, le sterling pourrait se déprécier face au dollar. Le GBP/USD devrait traiter autour de 1,20 dans 6 mois et 1,17 dans un an.
USD/JPY
- Avec une BoJ encore très accommodante, la parité est très sensible aux prévisions de taux US, à l’appétit pour le risque et aux sorties de capitaux. Si le yen a bénéficié ces derniers mois de couvertures plus larges d’avoirs étrangers qui en ont freiné le regain de vigueur, son appréciation est toutefois terminée, et le yen pourrait s’affaiblir à court terme.
- A plus long terme, tout dépendra des écarts entre les rendements nominaux japonais et américains à 10 ans et entre les points morts d’inflation américains et japonais. Le risque de baisse pour le yen devrait être limité par un resserrement monétaire progressif aux Etats-Unis.
- Par ailleurs, toute allusion à une hausse de l’inflation pourrait soutenir le yen. En effet, les investisseurs pourraient s’attendre à ce qu’elle incite la banque centrale à adopter une politique monétaire moins accommodante. Globalement, la consolidation devrait se poursuivre et l’USD/JPY devrait traiter autour de 115 dans 6 et 12 mois.
EUR/CHF
- Le franc est très proche du plancher implicite de la banque centrale à environ 1,07-1,08. Sous l’effet de la faiblesse conjoncturelle et de la montée du populisme en Europe, le franc demeure robuste, malgré des taux négatifs et de multiples interventions sur les marchés des changes (les réserves de change continuent de croître, mais bien plus lentement). Tout accès de volatilité profiterait au franc, incitant la banque centrale à intensifier ses achats de devises.
- L’économie a survécu à la vigueur du CHF, bien que certains secteurs tournés vers les exportations soient devenus moins compétitifs, l’inflation étant brièvement devenue négative. L’inflation est de nouveau positive aujourd’hui, mais l’indice sous-jacent demeure quasi nul. Tout dépendra de la zone euro. Une reprise durable et une réduction des risques politiques affaibliraient le franc, plus vraisemblablement au S2 2017. L’EUR/CHF devrait traiter à 1,08 dans six mois et 1,10 dans un an.
Sources : Société Générale Private Banking, Bloomberg. Données au 28/02/2017.
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