THÈMATIQUES ACTIONS
1. La hausse de la rémunération des actionnaires devrait encore soutenir les valeurs japonaises
Depuis décembre 2012, l’indice boursier japonais Topix a progressé de 115%. De nombreux facteurs ont encouragé cette hausse, mais le plus important a été la dépréciation du yen face au dollar et à l’euro. Depuis janvier, le yen s’est stabilisé Et pourtant, les valeurs japonaises ont continué à bien performer. Pourquoi ?
La rémunération des actionnaires est de toute évidence le plus important des facteurs structurels et cycliques favorables aux valeurs japonaises. Nous constatons que lorsque des sociétés lancent un programme de rachat d’actions, leur performance résiste mieux aux chocs extérieurs.
Nous avons démontré dans des études précédentes que le marché boursier japonais est entré dans une période de changements structurels. Nous estimons que la remontée du Topix résulte largement de ces changements. Tout d’abord, les investisseurs locaux manifestent aujourd’hui un plus grand appétit pour les actions que pour les obligations. Avec une inflation positive et des rendements obligataires proches de leurs plus bas historiques, le programme de rachats d’actifs obligataires de la Banque du Japon s’est élargi aux actions. Le Fonds d’investissement gouvernemental de retraite (GPIF) a également accru son exposition aux actions japonaises. Ces entrées de capitaux soutiennent la performance et permettent aux valeurs nippones de mieux résister aux chocs extérieurs. Ensuite, les efforts consentis par le gouvernement japonais pour améliorer la gouvernance des entreprises et augmenter la rentabilité des capitaux propres ont incité les directions d’entreprises à améliorer la rémunération des actionnaires (par le biais des dividendes ou de rachats d’actions) : le programme d’achat d’actifs de la Banque du Japon est principalement axé sur les sociétés présentant une rentabilité élevée des capitaux propres.
L’expérience montre que les marchés boursiers portés par une hausse de la rémunération des actionnaires sont plus résistants que leurs homologues uniquement entraînés par des forces cycliques. Enfin, un facteur cyclique est également favorable aux valeurs nippones : la croissance des bénéfices. Le Japon est le seul marché à avoir enregistré une croissance positive des bénéfices chaque année depuis 2012. Les bénéfices et les dividendes étant fortement corrélés (positivement), l’accélération de la croissance des bénéfices par action (BPA) devrait donner lieu à une accélération de la croissance des dividendes.
En 2013 et en 2014, la rémunération des actionnaires offerte par les entreprises japonaises a augmenté au-dessus des niveaux d’avant-crise.
2. La Chine et l’Inde s’imposent comme leaders mondiaux
La Chine et l’Inde entreprennent des réformes économiques qui sont actuellement bien accueillis par le marché.
Partant de deux situations différentes, la Chine et l’Inde vont façonner l’avenir de l’économie mondiale grâce à leur taille, à des perspectives favorables de croissance et à une présence renforcée à l’international. La croissance combinée de ces deux économies pourrait atteindre un taux réel moyen d’environ 5% dans les cinq années à venir (FMI, Perspectives de l’économie mondiale, 2014), contribuant pour plus de 1 point de pourcentage à la croissance mondiale. Nous pouvons établir des parallèles entre les deux pays, qui entament tous deux une vaste série de réformes.
Engager des réformes structurelles afin de consolider le potentiel de croissance
Les deux économies s’efforcent de mener d’importantes réformes économiques et politiques, favorables à la croissance économique à long terme. En Inde, la volonté de limiter la bureaucratie et d’enrayer la corruption contribuera à créer un environnement plus propice à l’activité des entreprises. La rationalisation des processus administratifs, les acquisitions de terrains facilitées pour les projets d’envergure et l’adoption d’une initiative numérique sont autant d’éléments destinés à réduire le laps de temps entre les projets et leur réalisation, et à limiter le poids d’une réglementation excessive sur l’économie. De son côté, la Chine s’oriente vers une économie où les marchés auront un rôle accru et s’emploie par ailleurs à améliorer l’efficacité et à promouvoir l’innovation en renforçant le rôle du secteur privé. Avec la réforme des entreprises publiques et l’augmentation du nombre de fusions-acquisitions visant à réduire les surcapacités, le secteur industriel chinois sera encore en mesure de progresser dans la chaîne de valeur, en s’adjugeant une part plus large de la valeur ajoutée dans les processus manufacturiers.
Une impulsion donnée aux infrastructures nationales et internationales
L’Inde doit se concentrer sur ses infrastructures intérieures, alors que la Chine est prête à développer son activité à l’étranger.
Les deux pays vont élargir leur rôle dans l’industrie manufacturière mondial. En Inde, la priorité donnée aux projets d’infrastructures peut être comparée aux investissements massifs en capital fixe accumulés par la Chine à partir des années 1980 : des infrastructures déficientes créent des goulets d’étranglement dans de nombreuses industries. L’Inde entend renforcer sa base industrielle, améliorant ainsi ses capacités exportatrices et rétablissant sa balance commerciale. Le dernier projet de loi sur le budget présenté en mars met en exergue la priorité accordée aux dépenses liées aux énergies renouvelables, aux infrastructures routières et ferroviaires, et aux logements à loyer modéré. La Chine semble assez bien pourvue en comparaison, mais elle se tourne maintenant vers l’international. Dans le but d’étendre son influence régionale, elle a lancé l’initiative de la « nouvelle route de la soie » destinée à financer des investissements dans des pays voisins et à ouvrir de nouveaux marchés à ses entreprises. Les sorties d’investissements directs étrangers (IDE) seront supérieures aux entrées d’IDE en 2015 pour la première fois dans l’histoire, les entreprises chinoises recherchant des opportunités d’acquisition à l’étranger. Le développement à l’international des grandes entreprises aux ambitions mondiales, qui ont atteint la taille critique sur leurs marchés intérieurs, sera ainsi encouragé.
La consommation intérieure devrait soutenir la croissance à long terme
La consommation privée constituera un relai de croissance plus important dans les deux pays.
La migration de la main-d’oeuvre des zones rurales vers les zones urbaines a toujours été un important moteur de croissance grâce aux gains de productivité qu’elle permet de réaliser. La Chine présente l’un des degrés d’urbanisation les plus élevés des pays émergents, à plus de 50%, contre seulement 32% pour l’Inde. S’agissant de cette dernière, une progression régulière de l’urbanisation améliorera la productivité et encouragera également l’expansion de la classe moyenne, le pilier traditionnel de la consommation privée intérieure. De toute évidence, un effort d’investissement convaincant dans les infrastructures « matérielles » (transports, énergie, télécommunications) et « immatérielles » (institutions sociales, éducation) sera nécessaire pour y parvenir. En Chine, l’urbanisation a principalement favorisé l’essor industriel grâce au vaste vivier de main-d’oeuvre bon marché se déplaçant vers les zones côtières industrialisées. La volonté d’élargir le filet de sécurité sociale et de mettre davantage l’accent sur le secteur des services riches en main-d’oeuvre aura pour effet d’accroître la contribution de la consommation privée au PIB, à peine supérieure à 40% aujourd’hui.
Des réformes financières en préparation
Dans les deux pays, le secteur financier semble toujours assez inefficace au regard des normes internationales. Une concurrence accrue en Inde, l’ouverture du marché en Chine et une plus grande libéralisation des mouvements de capitaux dans les deux pays devraient encourager une meilleure gestion du secteur bancaire. Cela contribuerait plus efficacement à la croissance du secteur privé et faciliterait l’accès de la population à faible revenu aux services financiers. En Inde, la privatisation partielle des banques publiques pourrait attirer les IDE, permettant ainsi des gains d’efficacité. D’autres réformes relatives à la réglementation des marchés financiers et le lancement de nouveaux produits d’investissement visant à détourner les investisseurs des avoirs en or laissent entrevoir une refonte des marchés. En Chine, la libéralisation financière va se poursuivre, avec une importance grandissante accordée aux mécanismes de marché. Le secteur financier doit améliorer sa capacité à gérer les risques de taux et de change parallèlement à la libéralisation des taux de dépôt, à la transition vers un régime de change plus souple et à l’augmentation des entrées et des sorties de capitaux.
3. La baisse des cours du pétrole alimente la consommation mondiale
La baisse des prix de l’énergie et d’autres matières premières, combinée à la faiblesse généralisée des taux d’intérêt, stimulera la
La conséquence majeure de l’effondrement des prix de l’énergie est la hausse du pouvoir d’achat, en particulier dans les économies où les effets de cette baisse se ressentent pleinement à la pompe. Le fléchissement généralisé des prix des matières premières ne fait qu’ajouter à ce gain du pouvoir d’achat. Avec des taux d’intérêt historiquement bas, nous pouvons raisonnablement supposer que cette amélioration du pouvoir d’achat s’oriente davantage vers la consommation que vers l’épargne. Nous anticipons donc une augmentation de la consommation mondiale, tirée non seulement par la baisse de 50% des cours du Brent mais aussi par les facteurs suivants :
- Aux États-Unis, sous l’effet de la dynamique de croissance positive, l’embellie du marché du travail se poursuit, avec des créations d’emplois supérieures aux attentes. Bien que la croissance des salaires soit restée modérée jusqu’à présent, un nouveau recul du taux de chômage alimentera l’inflation salariale et, selon toute vraisemblance, un boom de la consommation américaine.
- Les prix à la consommation ont diminué dans la zone euro ces derniers mois. Les prix de l’énergie et de l’alimentation ont baissé, améliorant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs européens. Avec l’instauration d’un salaire minimum en Allemagne et une stabilisation attendue des impôts en France, le pouvoir d’achat et la confiance des consommateurs devrait s’améliorer.
- Récemment, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a insisté une nouvelle fois sur l’importance de la hausse des salaires par les chefs d’entreprise japonais. Et après qu’une première augmentation de la taxe sur la consommation en avril 2014 a fragilisé les ventes au détail, la prochaine a été reportée d’octobre 2015 à avril 2017. Ces deux facteurs devraient stimuler la confiance et les dépenses des consommateurs.
- Ce rebond de la demande des ménages viendra également des marchés émergents. Les ventes d’automobiles en Chine se sont fortement orientées à la hausse – et devraient le rester - tandis que les consommateurs indiens bénéficieront de la chute des prix de l’alimentation, de l’énergie et de l’électricité.
À l’échelle mondiale, nous tablons sur une croissance soutenue des bénéfices pour les valeurs de la consommation cyclique en 2015 et 2016. En tant que grand bénéficiaire de cette explosion de la consommation mondiale, ce secteur est l’une de nos plus fortes convictions.
4. Internet des Objets (IdO) : êtes-vous connectés ?
L’inexorable progression de l’Internet des Objets (IoT) va – encore – bouleverser nos vies.
Il y a vingt ans, nous n’aurions jamais imaginé que notre vie quotidienne changerait radicalement grâce à la révolution de l’Internet. Mais depuis, Internet est devenu un outil pratiquement indispensable. Après l’essor de l’ordinateur personnel et la généralisation de l’accès à Internet, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de communication avec les smartphones et les tablettes qui peuvent également être connectés. Et grâce aux innovations technologiques actuelles, nous sommes à l’aube de la prochaine vague d’innovations, à savoir « l’Internet des Objets » (IdO). Ce sous-ensemble de « l’Internet of Everything » (IoE) couvre un grand nombre d’appareils de la vie quotidienne qui bénéficient d’une identification unique (appareils portables, appareils électroménagers, automobiles, machines industrielles, réseaux électriques, systèmes de signalisation et services de santé…) et sont équipés de capteurs, de microcontrôleurs et de modules sans fil qui leur permettent d’interagir avec leur environnement et de prendre des décisions intelligentes grâce à la collecte et à l’analyse de données en temps réel.
Un marché mondial qui devrait enregistrer une croissance supérieure à 19 mille milliards de dollars.
Un rapport publié par le gouvernement britannique (Internet of things: making the most of the second digital revolution, décembre 2014) estime que le nombre d’appareils mobiles connectés et de smartphones pourrait dépasser la population mondiale d’ici à 2020, date à laquelle le nombre d’appareils connectés pourrait se situer entre 20 et 100 milliards. Le potentiel de marché pour l’IdO et l’IoE est donc énorme, et dans la mesure où il concerne un très grand nombre de secteurs, chaque entreprise pourrait être touchée. D’après un rapport présenté au Forum économique mondial par le P-DG de Cisco, John Chambers, en janvier 2014, Are you ready for the Internet of Everything? l’IdO et l’IoE pourraient générer quelque 19 mille millards de dollars de chiffre d’affaires entre 2013 et 2022.
Cette croissance rapide est boostée par la faiblesse des prix des composants, l’amélioration de la connectivité sans fil et l’essor des « mégadonnées » et de l’analytique. Elle est également stimulée par le fait que les consommateurs, les entreprises et les gouvernements en reconnaissent les avantages en termes de revenus, d’économies de coûts et d’améliorations apportées à la vie quotidienne. L’IdO offre un grand nombre de nouvelles possibilités pour renforcer la productivité et l’efficacité en créant de nouveaux services, en libérant du capital humain ou en améliorant la satisfaction client. L’Internet industriel (l’intégration de machines, de capteurs et de logiciels), les chaînes d’approvisionnement et la logistique, et des villes « intelligentes » (où la technologie numérique est intégrée à tous les niveaux) ne sont que quelques exemples des applications possibles de l’IdO. Cette nouvelle révolution suscite bien évidemment des inquiétudes en termes de confidentialité/sécurité des données, de nombreuses organisations, comme la Commission fédérale américaine du commerce, exhortant les entreprises à adopter des pratiques visant à protéger les consommateurs. La standardisation des protocoles et une meilleure tarification grâce à des économies d’échelle représentent d’autres défis majeurs.
Nous n’en sommes qu’au premier stade d’une grande transformation susceptible d’avoir encore plus d’impact que les 20 premières années d’existence d’Internet.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées.


