Principales devises
Le dollar devrait rester fébrile
- L’accélération de la croissance américaine et le regain de protectionnisme laissent au dollar une marge de progression.
- Même si l’euro devrait rester indécis à court terme, il pourrait s’orienter à la hausse à plus long terme.
- La signature d’un accord en faveur d’une sortie lente de l’UE a soutenu le sterling mais des doutes persistent.
- Le yen devrait s’apprécier, car de nouvelles pressions inflationnistes inciteront la banque centrale à agir.
L’euro marque une pause
"Au Royaume-Uni, l’espoir d’une sortie progressive de l’UE soutient la livre sterling."
- Dollar : rebond en cours. A court terme, le dollar s’éloignera de son plus bas de février, car l’accélération de la production US de pétrole de schiste contribuera à réduire le déficit commercial, tandis que la réforme fiscale tirera les taux réels vers le haut. En revanche, à plus long terme, les baisses d’impôts se feront au prix d’un creusement du déficit commercial. Par ailleurs, les droits de douane sur les importations ne devraient pas altérer la structure des échanges commerciaux pour le moment, ne concernant qu’un nombre réduit de produits. Cependant, l’aversion au risque qui en résulte pourrait faire grimper l’USD et plonger les devises émergentes. Au total, nous tablons sur un recul du dollar, car il reste surévalué et la normalisation monétaire se poursuivra dans les autres pays.
- Euro : consolidation. Depuis début 2018, l’euro consolide grâce à de larges flux acheteurs et des indicateurs plus conformes aux attentes. L’attention se focalisant sur la Fed et la BCE rechignant à revoir ses objectifs, l’EUR-USD pourrait se stabiliser ces prochains mois. Pour autant, la parité offre un potentiel de hausse, car son cours ne tient pas compte de l’arrêt des achats d’actifs et des moteurs de croissance en zone euro. L’euro devrait s’apprécier face au dollar, mais plutôt au second semestre lorsque la BCE aura clarifié ses intentions monétaires. Nous visons 1,25 dans six mois et 1,30 avant fin 2018
- Sterling : stabilisation. L’accord conclu récemment sur une période de transition avant la sortie définitive du Royaume-Uni de l’UE a rassuré les investisseurs, soutenant ainsi le sterling. Une nouvelle remontée des taux ne peut être exclue ces prochains mois. Le sterling a recouvré tout le terrain perdu après le référendum de juin 2016. Même si la croissance est plus faible au Royaume-Uni que dans d’autres marchés développés, les risques baissiers se sont dissipés. Le pound semble correctement valorisé et devrait traiter autour de 1,40 dans 6 mois et 1,43 dans un an.
Remontée du yen
"Le franc suisse en repli"
- Franc suisse : rechute. Le franc s’est envolé grâce à la déroute des marchés en février, mais est revenu depuis à son niveau initial. Malgré tous les efforts déployés par la banque centrale, le franc suisse reste la devise la plus surévaluée du G10. L’inflation a augmenté, mais demeure inférieure à son objectif de 2% et les investisseurs étrangers sont découragés par des taux d’intérêt négatifs. Avec la dissipation des risques politiques dans la zone euro, le franc devrait encore perdre du terrain face à une monnaie unique robuste. Toutefois, sa baisse pourrait être progressive et entrecoupée de courtes remontées que la banque centrale tentera de combattre en intervenant sur les marchés. Nous tablons sur une appréciation de l’EUR/CHF à 1,18 dans six mois et 1,20 dans un an.
- Yen : en hausse. Le yen reste un bon indicateur de l’appétit pour le risque et les tensions observées récemment sur le marché l’ont porté à des niveaux inégalés depuis fin 2016. Cependant, sa récente vigueur pourrait également être liée aux signes que la politique monétaire agressive en place depuis 2012 a fini par faire sortir l’économie de la déflation. Grâce à une économie dynamique, à une accélération des pressions salariales et à une légère remontée de l’inflation, les marchés anticipent un changement de cap monétaire. Même si la Banque du Japon a réaffirmé que sa position resterait inchangée jusqu’en 2019, le yen pourrait traiter vigoureusement en prévision d’un revirement de politique et nous visons 110 dans six mois et 105 dans un an.
Sources : SGPB, Bloomberg, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées. * L’indice EM-8 Carry Trade mesure le rendement total cumulé d’une stratégie de portage de long terme consistant à acheter huit devises émergentes (réal brésilien, peso mexicain, roupie indienne, roupie indonésienne, rand sud-africain, livre turque, forint hongrois et zloty polonais) contre le dollar.